La République de Venise a régné sur plusieurs territoires grecs du XIIIe au XVIIIe siècle, contrôlant des régions clés comme la Crète (connue sous le nom de Royaume de Candie), les îles Ioniennes et certaines parties du Péloponnèse. Si la domination vénitienne a apporté une stabilité économique et des échanges culturels, elle a également suscité un ressentiment au sein de la population grecque, qui a souvent dû faire face à de lourdes taxes et à des restrictions sur sa foi chrétienne orthodoxe. Ces tensions ont donné lieu à plusieurs rébellions importantes.
L'un des soulèvements les plus marquants fut la révolte de Saint-Titus en Crète en 1363. Des nobles crétois locaux et des dirigeants grecs, aux côtés de quelques colons vénitiens, se soulevèrent contre les autorités vénitiennes, exigeant une plus grande autonomie et la fin des politiques oppressives. La rébellion réussit brièvement, mais Venise finit par l'écraser, rétablissant le contrôle et resserrant son emprise sur l'île.
Une autre résistance importante eut lieu pendant la guerre de Crète (1645-1669), lorsque l'Empire ottoman envahit la Crète. Bien que la guerre ait principalement opposé les Vénitiens aux Ottomans, de nombreux Grecs crétois soutenaient les Ottomans, espérant mettre fin à la domination vénitienne. Après un siège prolongé de Candie (aujourd'hui Héraklion), l'île tomba aux mains des Ottomans en 1669, marquant la fin de la domination vénitienne en Crète.
Dans le Péloponnèse, la domination vénitienne fut établie après la guerre de Morée (1684-1699). Cependant, les Grecs de la région furent rapidement mécontents de la gouvernance vénitienne, notamment en raison de la lourde fiscalité. Des troubles et une résistance locale couvèrent, mais les révoltes à grande échelle furent limitées. Finalement, les Ottomans reprirent la région en 1715, mettant ainsi fin au contrôle vénitien sur le Péloponnèse.
Les îles Ioniennes étaient un cas particulier. Bien que le mécontentement fût réel, les révoltes à grande échelle étaient rares. La domination vénitienne y dura jusqu'en 1797, lorsque les forces de Napoléon Bonaparte dissout la République de Venise, introduisant l'influence française dans la région.
En fin de compte, bien que les mouvements de résistance grecs contre la domination vénitienne aient été motivés par un désir d'autonomie et de meilleures conditions de vie, ils n'ont souvent pas réussi à obtenir une indépendance durable. Le contrôle est généralement passé de Venise à l'Empire ottoman ou à d'autres puissances européennes, laissant la population grecque sous domination étrangère jusqu'à la guerre d'indépendance grecque du XIXe siècle.