Avant l'invasion espagnole, le Maroc était gouverné par la dynastie alaouite, une famille royale au pouvoir depuis le XVIIe siècle. Cette dynastie a joué un rôle central dans le façonnement de l'identité et du paysage politique du Maroc. Plus précisément, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, lorsque l'Espagne a établi son protectorat sur certaines parties du Maroc, le sultan Abdelhafid (qui a régné de 1908 à 1912) était le souverain. Son règne a été marqué par des turbulences politiques et des pressions extérieures, qui ont culminé avec le traité de Fès en 1912. Ce traité a effectivement placé le Maroc sous domination coloniale, divisant le pays en protectorats français et espagnol. Malgré cette division, le sultan a conservé un rôle symbolique en tant que figure unificatrice de l'identité et de la résistance marocaines.
Le protectorat espagnol couvrait de vastes régions du nord du Maroc, notamment Tétouan et la région du Rif. Même si les puissances coloniales imposaient un contrôle administratif, la dynastie alaouite continuait de symboliser la souveraineté et l'héritage culturel marocains. La période de colonisation a vu le sentiment nationaliste s'intensifier, la population marocaine résistant à la domination étrangère par des soulèvements armés et des négociations diplomatiques. Le sultan Mohammed V, qui a accédé au pouvoir au milieu du XXe siècle, est devenu une figure centrale du mouvement d'indépendance du Maroc. Son leadership et sa vision ont inspiré une lutte nationale contre la domination coloniale.
Les tentatives du Maroc pour récupérer ses terres après le départ de l'Espagne ont été motivées par un puissant mouvement nationaliste qui a pris de l'ampleur après la Seconde Guerre mondiale. Cette époque a vu l'émergence d'organisations politiques et de mouvements populaires prônant l'indépendance. L'opposition virulente du sultan Mohammed V au colonialisme et son exil ultérieur par les autorités françaises en 1953 ont galvanisé le soutien de l'opinion publique à la cause de l'indépendance. Son retour d'exil en 1955 a marqué un tournant, conduisant au succès des négociations pour l'indépendance du Maroc.
En 1956, le Maroc a recouvré son indépendance vis-à-vis de la France et de l'Espagne, ce qui a marqué la fin de l'ère du protectorat. Cependant, certains territoires sont restés sous contrôle espagnol, comme les enclaves de Ceuta et Melilla et le Sahara espagnol (aujourd'hui connu sous le nom de Sahara occidental). Le Maroc a continuellement cherché à reconquérir ces régions par des efforts diplomatiques et, dans certains cas, par des actions militaires. La plus notable d'entre elles a été la Marche verte de 1975, au cours de laquelle des centaines de milliers de Marocains ont marché vers le Sahara occidental pour faire valoir leurs revendications territoriales après le retrait de l'Espagne.
Aujourd'hui, le Maroc reste sous la domination de la dynastie alaouite, dirigée par le roi Mohammed VI. Son règne reflète l'héritage durable de ses ancêtres, qui ont guidé le pays à travers des périodes de défis coloniaux et l'ont conduit vers la souveraineté et la modernisation. L'histoire de résilience et de détermination du Maroc continue de façonner son identité nationale et ses aspirations politiques à l'ère contemporaine.